Monsieur Alpha Condé a l’habitude de dire que c’est contre lui, contre sa personne, que les gens manifestent. Mais, je rappelle, un peu plus jeune que maintenant, on était ensemble pour s’opposer à la dictature du PUP (le parti du Général Lansana Conté) de l’époque. On était ensemble pour lutter pour une conférence nationale souveraine en Guinée, pour permettre de mettre les bases d’une gestion concertée et consensuelle, pour mettre en place des institutions crédibles et solides en République de Guinée. Le 28 septembre 2009, j’étais avec certains de ses lieutenants les plus proches ; et, certains d’entre eux ont frôlé la mort
Nous sommes contre une présidence à vie, nous sommes pour la limitation des mandats. Parce que notre histoire a montrer que la durée d’un président, quel qu’il soit, au pouvoir ramène le pays en retard et bloque l’évolution du pays et de la société guinéenne. C’est pour cela que depuis 1984, il a été dit qu’il faut limiter la possibilité pour un président de la République de rester au pouvoir. Nous n’avons pas réussi à le concrétiser jusqu’à présent ; et, monsieur Alpha Condé y a une large responsabilité. Aujourd’hui, c’est lui qui est de l’autre côté de la barrière, c’est lui qui utilise ce qu’il avait dénoncé hier contre son propre peuple. Je dis et je répète : nous voulons que les présidents aient deux mandats seulement dans la mesure où ils ont été réélus de manière démocratique. Nous le voulons parce que la gouvernance vertueuse ne peut pas aller avec une longue durée au pouvoir. Nous manquons de l’essentiel
La Guinée se trouve aujourd’hui dans une situation catastrophique. Et, pire, après l’élection présidentielle, le pays pourrait exploser et plonger dans un cocktail de crises qui pourrait le faire basculer vers l’instabilité.