Cellou sur RFI : «nous avons déploré le silence de la CEDEAO et de l’union africaine »

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Le chef de file de l’opposition guinéenne, El Cellou Dalein Diallo a déploré le silence de la CEDEAO et de l’Union Africaine sur la crise politique en République de Guinée. Il l’a dit sur les ondes de la radio France internationale (RFI) ce mardi 25 février 2020.
«Nous abordons cette échéance électorale avec l’indignation du guinéen attaché à l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit. Je note que monsieur Alpha Condé viole la constitution qui a servi de base à son élection aussi bien en 2010 qu’en 2015, sur laquelle il a prêté deux fois serment. Je note qu’il est en train de commettre le parjure de changer cette constitution et le FNDC va constater qu’en l’absence de la Haute Cour de Justice qu’il a pris soin à dessein de ne pas mettre en place, c’est au peuple de constater qu’il n’est plus digne de la fonction présidentielle. Par rapport aux législatives, nous avons décidé d’exiger que le fichier soit assaini pour qu’on aille à un scrutin équitable. Malheureusement, monsieur Alpha Condé s’est taillé un fichier sur mesure. On a dénoncé toutes les irrégularités, il a refusé que les recommandations de la mission d’audit soient appliquées et ensuite, il a continué à faire enrôler des mineures et en maintenir dans ce fichier beaucoup de fictifs au point que ce fichier ne représente pas l’état du corps électoral. Heureusement, nous venons d’apprendre que l’OIF a dénoncé ce fichier et a décidé comme tous les autres partenaires de se retirer du processus. Nous avons déploré le silence de la CEDEAO et de l’union africaine et nous avons salué naturellement la résolution prise par le parlement européen invitant monsieur Alpha Condé à respecter la constitution et à organiser des élections transparentes. Je ne cautionne pas la violence, nous invitons les Guinéens à boycotter ce scrutin, monsieur Alpha Condé publiera toujours les résultats qu’il veut, c’est dans son habitude, mais que la communauté internationale, la presse nationale et internationale constatera que les Guinéens ne se sont pas mobilisés pour ces élections. C’est Monsieur Alpha Condé qui demande aux citoyens de frapper les autres citoyens qui essaieraient de boycotter de manière active ce processus. Cette incitation à la violence, ce n’est pas digne d’un président ».
Aboubacar M’mah Camara



Journaliste - Conakry -Guinée Tel : 224 669 49 32 51