Les violences policières ont atteint leur apogée en Guinée. Depuis le lancement des manifestations du FNDC contre le projet de changement constitutionnel, plusieurs manifestants ont été tués par les forces de l’ordre sans oublier de nombreuses violations des droits de l’homme. Face à ces atrocités policières, des voix se lèvent pour dénoncer ces crimes avec la plus grande énergie.
Pour l’ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats maitre Traoré, dans une série de publications sur sa page Facebook, il serait temps d’entreprendre des actions « usant des voies de droit au plan international »
Dans cette série de publications, il commence par dénoncer les déclarations des plus hautes autorités du pays
« C’est très facile de dire « personne ne peut impressionner » lorsqu’on a sa disposition des hommes en uniforme prêts à tuer des civils désarmés. On connaît le « courage légendaire » de certains lorsqu’ils étaient opposants. Presque tous les témoins de cette époque sont encore en vie et se rappellent bien des choses. Mais attention, même les régimes autoritaires les plus solidement implantés ont fini par tombe » dénonce –t-il avant de poursuivre en fustigeant le communiqué du ministre de la sécurité
« Quel que soit le contexte et la difficulté, le rétablissement de l’ordre public doit se faire de manière proportionnelle et avec discernement », dit en substance le communiqué du ministère de la Justice. Cette règle est donc censée être connue des forces de maintien ou de rétablissement d’ordre. Pourquoi alors plus de 100 morts?
Faut-il en rire ou en pleurer ? S’interroge l’ancien bâtonnier
« Ce communiqué ne traduit nullement de la compassion, de l’indignation ou une volonté de mettre un terme aux exactions commises sur les citoyens. Cette réaction s’explique par le fait que les agents ont été pris la main dans le pot de confiture comme dans le cas de cet homme âgé qui avait été violenté par la même police. S’il n’y avait pas des images de ces deux scènes, l’indignation qu’elles ont provoquées n’auraient eu aucun effet sur nos autorités bien que les victimes soient des êtres que notre société respecte, une femme et une personne âgée. »
Pour terminer, il lance un appel à la vigilance
« Dans certains pays en guerre, on tue, on viole, on mutile, on humilie, on détruit des biens. Cela est fait à dessein et c’est une arme. Il faut toucher l’ennemi dans son intégrité physique, dans son honneur, dans ses biens. Il faut le briser moralement pour le réduire à l’inaction, au silence.
Soyons donc très vigilants, soyons forts. Et ne nous contentons pas de dénoncer et de nous indigner sur les réseaux sociaux. S’il y a des actions à entreprendre en usant des voies de droit au plan international, c’est vraiment le moment. Sur le plan interne, cela ne n’aurait aucun effet. Tous ces actes que nous vivons aujourd’hui semblent avoir été prévus à défaut d’avoir été planifiés. » conclu-t-il