Aucune revendication ne peut aboutir lorsque les citoyens ne peuvent pas manifester, Dixit maître Traoré

1526

Selon l’article 10 de la constitution : Tous les citoyens ont le droit de manifestation et de cortège. Le droit de pétition est reconnu à tout groupe de citoyens. Tous les citoyens ont le droit de former des associations et des sociétés pour exercer collectivement leurs droits et leurs activités politiques, économiques, sociales ou culturelles. Tous les citoyens ont le droit de s’établir et de circuler sur le territoire de la République, d’y entrer et d’en sortir librement.  Autrement dit, le droit de manifester est une des libertés fondamentales reconnues dans notre pays. Mais aujourd’hui, ce droit est restreint suite l’installation des PA dans plusieurs quartiers de Conakry.

Pour maitre Traoré, cette restriction pose est un véritable aux différentes revendications populaires.

L’un des axes prioritaires du combat contre un changement de Constitution en vue d’ouvrir la voie à un troisième mandat, doit être la restauration de la liberté de manifester. L’interdiction générale des manifestations publiques ne doit plus être acceptée. Partout dans le monde, le moyen le plus efficace dont disposent les citoyens pour se faire entendre reste les manifestations. Il ne faut pas se leurrer. Aucun changement n’est possible, aucune revendication ne peut aboutir lorsque les citoyens ne peuvent pas manifester, lorsqu’ils sont cloîtrés à la maison. Les slogans, c’est bien, mais c’est insuffisant. Ce n’est qu’à travers les manifestations de rue que les Soudanais et les Algériens pour ne citer que les deux exemples les plus récents, ont réussi à faire partir leurs présidents. En Guinée, le projet de changement de Constitution a toutes les chances de passer dès lors qu’aucune action d’envergure sur le terrain n’est permise à ses adversaires. Et le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation n’est pas prêt à lever de sitôt l’interdiction des manifestations puisque cela fait les affaires du Pouvoir et de ses soutiens.

De leurs côtés, les partis politiques doivent mettre à profit leurs assemblées générales hebdomadaires pour inculquer à leurs militants les notions de manifestations non violentes, de respect de la liberté et les biens d’autrui, autrement dit, le droit pour les autres de ne pas prendre part aux manifestations. Les manifestations en Algérie doivent servir d’exemple à tous en Guinée,

Les violences enregistrées lors de certaines manifestations ont servi de prétextes à l’installation des PA dans les quartiers dits chauds, qui se trouvent être parmi les plus favorables à l’Opposition. D’après le discours officiel, ces PA ont pour but de mettre fin à l’insécurité dans ces zones. S’il est vrai que la présence de ces PA permet de lutter contre le banditisme, surtout la nuit, force est de constater que le but inavoué de leur mission est aussi d’étouffer toute velléité de manifestations de rue. C’est justement ce que les forces progressistes ne doivent  plus accepter. Et les forces de défense et de sécurité ont intérêt à ne pas servir d’instrument de restriction des libertés individuelles.



Guinée Nondi, tout ce qui est information de qualité est notre