« Rien, absolument rien n’interdit de déposer plainte contre un journaliste devant un service de police judiciaire » Dixit Maître Traoré

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AYONS LE COURAGE DE NOUS DIRE CERTAINES VÉRITÉS, QUOI QU’ELLES NOUS COÛTENT. QUI AIME BIEN, CHÂTIE BIEN.
Rien, absolument rien n’interdit de déposer plainte contre un journaliste devant un service de police judiciaire (gendarmerie ou police). Quand il s’agit d’une infraction, même commise par voie de presse, les services de police judiciaire peuvent être saisis. Ce qui est interdit, c’est une peine privative de liberté contre un journaliste pour des infractions qu’il commet par voie de presse. Et même dans ce cas, il y a des hypothèses où le journaliste peut bien aller en prison selon la loi guinéenne. Par ailleurs, une amende peut être prononcée contre un journaliste. L’amende est aussi une sanction pénale. C’est pourquoi, il vaut mieux parler de dépénalisation partielle des délits de presse.
La Haute Autorité de la Communication (HAC) n’est compétente que pour des délits à caractère strictement professionnel. Elle n’a aucune sorte de compétence en matière d’infraction (pénale).
La diffamation par voie de presse, en plus d’être une faute à caractère professionnel, est aussi une infraction au sens de la loi pénale. Et en cette matière, les services de police judiciaire sont parfaitement compétents. Les services de police judiciaire ont pour mission de constater les infractions, d’en rassembler les preuves et d’en livrer les auteurs devant les juges chargés de les juger.
Il faut avoir une bonne compréhension de la loi sur la liberté de la presse. On ne doit pas accréditer l’idée selon laquelle un journaliste peut, impunément, et au nom de la liberté de la presse, insulter, diffamer et, d’une façon générale, détruire, la réputation de quelqu’un. Il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Et cela vaut pour toutes les libertés. C’est pourquoi, il faut savoir raison garder.
C’est un membre du CNT ( 2010- 2013) qui écrit ces lignes et qui peut valablement s’exprimer sur le fondement de la loi organique O02 relative à la liberté de la presse. Cette loi n’a jamais été conçue comme une licence accordée à la presse pour dire et faire tout et n’importe quoi.
Maître Mohamed Traoré



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