Excellence Mr le Ministre Guillaume Hawing :L’attitude du préfet de Siguiri est inadmissible

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Excellence 
Le Chris ressuscité disait à Marie Madeleine « Noli me tangere » littéralement ne me touche pas. Cela dénote la sacralisation du corps humain.
J’ai été choqué comme beaucoup par cette courte vidéo qui a fait le tour du monde, exhibant deux élèves en salle d’examen qui se font assommer la chevelure au ciseau par la première autorité de la préfecture de Siguiri, Mr le préfet.
Comme si on avait affaire à un clan de malfrat !
Que faisons-nous de la sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toutes formes d’asservissement et de dégradation ?
Le principe d’inviolabilité du corps humain est pourtant protégé par notre arsenal juridique.
Dans toute société, la dignité est une vertu qui conditionne l’harmonie de nos valeurs éducatives nées du patrimoine traditionnel, faisant de nous, des hommes et femmes respectueux du savoir vivre dans le respect de soi et dans l’amour pour les autres.
Deux élèves en attente des épreuves imminentes pour le compte du baccalauréat avec tout son cortège de stress, d’angoisse et de peur de l’échec, se font dégarnir la chevelure dans une indélicatesse telle qu’on avait l’impression que ces deux jeunes étaient des malfrats, des criminels pris en flagrant délit.
Excellence Mr le Ministre,
Ce comportement n’est pas du tout raisonnable de la part de la première autorité de Siguiri. Il est d’autant plus regrettable qu’il

émane de celui-là même qui est supposé garantir notre sécurité contre toute atteinte.
Mieux, cet acte ne relève pas d’un consensus national.
La dignité ne s’achète pas !
Excellence Mr le Ministre, La seule vertu de l’humilité, c’est le refus de l’humiliation.
Mr le préfet est tombé consciemment ou inconsciemment dans l’excès et la déraison et ce n’est pas du tout ce que le peuple attend de lui.
En lieu et place des encouragements, ces deux élèves se font humilier comme des malfrats, une façon de dire peut-être inconsciemment, que leur encadrement familial n’est pas conséquent.
Mr le préfet, en père de famille, sachant qu’il a aussi des enfants, aurait pu conseiller à ces jeunes de se faire couper les cheveux pour une question de bonne présentation de leurs images.
Il n’y a Absolument aucune éthique même dans notre tradition qui oblige une autorité à infliger un tel geste déraisonnable à des jeunes ! Mieux, par devers ces élèves, il y a des familles.
Dans les médias Guinéens, ceux qui confèrent par inadvertance à ce geste inapproprié une couleur traditionnelle éducative sont dans la négation totale de ce que vaut le respect de l’intégrité et la dignité d’une personne quel que soit son âge, quel que soit son rang social.
Les atteintes au corps humain sans le consentement de la personne ne sont ni plus, ni moins qu’une infraction pénale.
Bien entendu que notre système éducatif doit poursuivre sa qualification pour une intégration effective dans l’arène du mérite pour une administration future sans complaisance.
Cela doit se faire dans le respect de la dignité humaine.
Je pense en toute sincérité que si c’était à refaire Mr le préfet ne récidivera pas, parce qu’il aura peut-être compris que son geste a franchi l’arène de la déraison.
« Quand il s’agit de la dignité humaine, nous ne pouvons pas faire de compromis. » Angela Merkel
Docteur Solian Konaté
Praticien Hospitalier Permanent des Hôpitaux de France
Chirurgien Orthopédiste et Traumatologue au CHHB



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