Lancées le 22 Mars dernier au palais du peuple par le président de la transition Mamadi Doumbouya, les assises nationales continuent en Guinée ainsi que dans les représentations diplomatiques. Pour apporter sa contribution, Ibrahima Sanoh qui avait publié un document sur cette problématique était devant le comité national hier. Dans son intervention, Monsieur Sanoh a touché du doigt la problématique de la vérité et du pardon

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« Aujourd’hui , j’ai communiqué sur le thème sur lequel mon intervention avait été sollicitée » Réconciliation nationale : problématiques de la vérité et du pardon. » C’était pour moi, l’occasion de dire avec la sincérité qui m’est naturelle mes opinions sur le sujet et d’insister sur les limites du pardon pour éviter la réconciliation factice.
La quête de la vérité exige du temps et aussi de la méthode. Elle exige d’inviter à témoigner , or le témoignage a ses limites ; elle exige aussi de confronter les récits frappés par le soupçon ou contradictoires , aussi elle exige de recourir aux documents muets, dormants et protégés : les archives .
Le pardon quant à lui n’est ni difficile ni impossible. Sa présomption existentielle est la faute . Il ne saurait avoir de pardon là où il n’y a pas d’imputations des fautes , des actes. Si le pardon peut être encouragé , il ne doit pas conduire à entretenir l’impunité. Si les victimes pourraient décider de pardonner , l’impardonnable de droit doit demeurer . Le pardon a alors ses limites . La justice, les réparations doivent aussi exister.
C’est bien clair que je ne refuse aucun débat, sur aucun sujet d’intérêt national et que mes prises de position ne sont guidées que par la quête de l’intérêt national , et que je peux confronter mes vues avec celles des autres partout et dans le respect de la divergence d’opinion«