Elle est l’une des figures de la musique pastorale guinéenne. Fatoumata Binta Sow connue sous le nom Binta Laly Sow a débuté sa carrière toute petite. Dans sa langue maternelle, le poular elle nous parle de ses débuts : 《Avant, dans le temps colonial, on partait dans les champs lors des grandes assemblées et des travaux champêtres Nous sommes allés, on a chanté et j’ai trouvé que cela me plaisait. Donc très souvent mes amies passaient me chercher pour qu’on viennent chanter. Au début, mon père ne voulait pas du tout. Il a fallu beaucoup de demandes pour qu’il cède. Mais il m’a déconseillé 03 choses. Il m’a dit de ne pas boire, de ne pas fumer et de ne pas insulter les gens et m’a dit de ne pas perdre la foi en Dieu》.
Après un début dans les troupes théâtrales à Télimélé, Binta Laly décide de venir tenter sa chance à Conakry.
《Après l’indépendance, le président Sékou Touré avait demandé à ce qu’on soit organisé. On faisait du théâtre. Cela nous a souvent conduit à Kindia, à Conakry et dans beaucoup d’autres endroits où l’on venait pour faire les quinzaines théâtrales. On est parvenu à faire des cassettes et après j’ai décidé de venir m’installer à Conakry puisque c’était la capitale et je pouvais y avoir des opportunités 》
Après avoir conquis le cœur des mélomanes guinéens, la diva de la musique pastorale exporte son talent vers l’extérieur. Dakar est la première ville à l’accueillir. Fatoumata Binta Sow s’en souvient:《 Baba Maal est venu nous chercher. Nous sommes allés vers le festival. On a tellement bien joué qu’il était content, je souligne ici que Baba Maal m’aime beaucoup. Ainsi très souvent il m’invitait pour assister à son festival à Dakar》. Avec plusieurs albums disponibles, l’interprète de Gbouloun djouri a fait des sorties à l’international, elle nous en parle:《Nous avons été en France, en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Italie, au Portugal, en Suisse , en Espagne et aux États-Unis. Ces différentes sorties ont été possibles grâce à notre manager. Grâce à lui nous avons fait de belles découvertes 》.
C’est en 1985 qu’elle a sorti son premier Album intitulé Thonthian Welly et dans les années 90, elle croise le chemin de la maison de production Super Sélection. Avec cette dernière 05 albums sont sortis. L’interprète de Gbouloun djouri a décroché en 2001, le deuxième prix de l’année de l’Afrique à Marseille en France. À Dakar, en 2010, elle est élue meilleure voix féminine traditionnelle au festival Arts Négres.
Malgré plus de 60 ans de scène, cette icône de la musique pastorale ne figure toujours pas sur la liste des anciennes gloires de la République.
Le 12 Mars dernier , elle a mis à la disposition des mélomanes un mini album pour remercier ses fans de la Guinée mais aussi ceux du monde entier dans le cadre du projet intitulé « Un toit pour Binta Laly ». Un projet qui vise selon les iniateurs à soutenir et aider cette femme gentille et généreuse.
En dépit d’un répertoire riche et varié, l’artiste a une préférence pour 03 morceaux fétiches : 56, Gbouloun djouri et Télimélé
