« Le changement et la rupture que les Guinéens attendent depuis 2010 ne viendront pas d’un simple changement de constitution » DIXIT Maître Traoré

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Ce n’est pas en excluant des acteurs politiques de la course à la magistrature suprême par des dispositions d’une nouvelle constitution qu’on laissera le pays entre des mains propres. Le changement et la rupture que les Guinéens attendent depuis 2010 ne viendront pas d’un simple changement de constitution. Quand on change de constitution sans s’attaquer au système, il n’y aura pas de changement. Les mêmes pratiques vont continuer de plus belle.

S’il y a des acteurs politiques aux « mains sales » au sein de l’Opposition, il y en a autant dans les rangs de la mouvance présidentielle.

On ne déshabille pas Saint-Paul pour habiller Saint-Pierre.

Changer de constitution dans le but d’écarter des adversaires politiques, à défaut de pouvoir  briguer soi-même un 3ème mandat en raison de la limitation du nombre de mandats, serait une manière de restreindre les possibilités de choix du peuple. En plus, c’est une forme d’atteinte à la souveraineté du peuple. Car c’est à ce dernier et à lui seul de dire à qui il entend donner mandat pour les prochaines années. Seuls les électeurs savent qui est apte à les diriger ou non. S’ils choisissent des dirigeants  » aux mains sales », libre à eux. D’ailleurs, ceux qui ont été élus en raison de la présomption « de mains propres » dont ils bénéficiaient n’ont pas véritablement permis à la Guinée de rompre avec les vieilles pratiques qui minent le pays.

Récemment, Nabil Karoui est parvenu à se hisser au second tour de l’élection présidentielle tunisienne alors qu’il fait l’objet de poursuites pour fraude fiscale et blanchiment d’argent et était incarcéré. S’il avait pu battre campagne convenablement, qui sait s’il n’aurait pas été élu président ?

D’ailleurs, son parti politique s’est très bien placé à l’issue des élections législatives. C’est le choix du peuple tunisien.

Ces derniers temps, on parle beaucoup de souveraineté du peuple en Guinée. Il faut admettre que celle-ci s’exerce aussi dans le libre choix par le peuple de ses dirigeants et non par le référendum seulement.

Dès lors qu’aucun des acteurs politiques de l’Opposition guinéenne n’a fait l’objet d’une condamnation judiciaire définitive les rendant inéligibles, ils sont, comme tout autre acteur politique présidentiable. Cela est d’autant plus logique que, a contrario, d’autres hommes politiques qui ont été eux condamnés ont pu se porter candidats à une élection présidentielle et se faire élire alors qu’il n’existe, sauf erreur, aucun acte de réhabilitation les concernant.



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