Plus 63 % des guinéens disent oui au coup d’état survenu le 5 Septembre dernier (Sondage AGSP)

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Après le coup d’état survenu le 5 Septembre dernier, l’association guinéenne de science politique (AGSP) et le groupe Fréquence Médias ont réalité une enquête le 13 et 16 Septembre dans la zone spéciale de Conakry et les sept chefs-lieux de régions administratives (N’Zérékoré, Faranah, Kankan, Mamou, Labé, Boké, Kindia).

Le but de l’enquête était de recueillir les perceptions des guinéens sur le coup de force survenu au début du mois de Septembre. L’enquête a tenté aussi de  répondre à certaines questions pertinentes liées à la transition comme : la durée de la transition, les priorités du CNRD et surtout l’importance du cadre de concertation.

Pour réaliser cette étude, l’AGSP a choisi un échantillon de 1000 personnes âgées de plus de 18 ans. Le choix a été effectué sur la base des statistiques finales du fichier électoral rendu public le 14 septembre 2020 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). 966 personnes ont répondu aux différentes questions du sondage dont 530 femmes et 466 hommes.

A l’issue de l’enquête de terrain, plusieurs enseignements se dégagent. Le premier grand enseignement est la forte adhésion des guinéens à la survenue du coup de force du 5 Septembre. Selon l’enquête du terrain, 63.65% des guinéens ont déclaré que le coup d’état est survenu au bon moment.

Cette forte adhésion des guinéens met en relief leur faible degré de confiance vis-à-vis du régime Alpha Condé. Ce pourcentage démontre aussi que le pouvoir d’Alpha Condé  avait perdu la légitimité politique nécessaire pour gouverner.

Par contre, s’il est vrai que ce coup de force est majoritairement apprécié par les sondés, force est de constater qu’il existe des disparités selon les différentes zones d’enquête

Selon les enquêteurs, « il ressort clairement que les taux d’approbation de la survenue du Coup d’Etat sont nettement différents selon la zone géographique des personnes interrogées. Mieux, les zones réputées être des « fiefs » du parti déchu, le RPG-Arc-en-Ciel, enregistrent les plus faibles taux d’adhésion, ces derniers descendant parfois en dessous de 50%. La région de Kankan par exemple n’affiche que 35% de sondés qui approuvent le coup d’Etat et justifient son opportunité. Dans la commune de Matam – zone où le RPG-Arc-en-ciel a une forte implantation –, le pourcentage d’adhésion au coup d’Etat est de 27%. En revanche, à Labé (91%), Mamou (95%) ou encore dans la commune de Ratoma (88%), c’est un plébiscite ». Autrement dit, ces enseignements sont en rapport avec la sociologie électorale du pays.

Selon les études réalisées par Camara  sur l’abstentionnisme électoral en Guinée, dans bien des cas, les attitudes électorales sont influencées par l’appartenance ethnique ou régionaliste. Même si dans le cadre de cette étude, l’on ne parle pas d’élections, mais cela montre que les appréciations des uns et des autres sont conditionnées par leur appartenance ethnique ou régionaliste. Les régions les plus favorables à l’ancien régime ont majoritairement désapprouvé le coup de force, tandis que les zones supposées être les fiefs de l’opposition, les sondés sont majoritairement favorables à ce coup de force.

Les autres enseignements seront publiés dans nos prochaines éditions



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