Alpha Condé : La déchéance d’un despote qui se prenait pour un monstre politique (Par Sonny Camara)

1726

Il devrait sortir par la grande porte de l’histoire en acceptant de quitter le pouvoir après ses deux mandats. Mais hélas, il est sorti par la plus petite des fenêtres de l’histoire après sa capture par les forces spéciales.

Qui l’eût cru, qui l’eût imaginé, Un monstre politique est devenu un lézard politique

Qui l’eût cru, qui l’eût imaginé, un pourvoir à vie s’est transformé en une humiliation à vie

Qui l’eut cru, qui l’eut imaginé, l’invincible Alpha Condé est tombé dans son propre piège.

 Pourtant, Dans sa conception de l’Etat, « Machiavel accorde à celui-ci un rôle de régulation des égoïsmes particuliers. L’Etat n’est donc pas la simple expression de la force brutale exercée contre le peuple. Bien au contraire, celui-ci (le peuple)  est le fondement de la puissance du prince et son appui pour agir ». Autrement dit, un président, doit tout à son peuple, c’est pourquoi, il doit agir  en fonction des besoins de celui-ci. Ce qui voudrait dire que répondre aux aspirations légitimes du peuple demeure la tache fondamentale pour quiconque gouverne.  Pourtant, Alpha Condé est complètement passé à côté de ce contrat social. C’est cet échec ou la  gestion erratique des différentes crises qui ont poussé les forces spéciales à renverser le régime du despote Alpha Condé le 5 Septembre dernier.

 Même si certains observateurs sont partagés entre soulagement et crainte d’une dérive, les forces spéciales à sa tête Mamady Doumbouya ont été acclamées par une foule en liesse martyrisée depuis trop longtemps par des criminels en col blanc. Les jours à venir, comme pour la plupart des dictateurs déchus, Alpha Condé, tombera lentement en décrépitude au rythme de ses crimes commis durant son règne. C’est pourquoi, l’on dit souvent que l’histoire est le meilleur juge, ou encore le meilleur châtiment de la vie. Car il a fallu seulement quelques heures aux forces spéciales pour faire tomber la forteresse du dictateur Alpha le grimpeur. Après son renversement, les forces spéciales ont promis des lendemains qui chantent au peuple de Guinée.

Pendant son règne, Alpha Condé et ses différents ministres et autres hauts gradés de l’armée et de la police avaient  pris en otage le peuple de Guinée. Ils avaient le droit de vie et de mort sur le bas peuple, sur les faibles. La course à l’enrichissement illicite et personnel, aux manques d’humilité, à l’arrogance, au piètement des droits fondamentaux étaient devenus le leitmotiv des sofas au solde de « Fama Alpha ». Pourtant, ils oubliaient qu’ils détenaient un pouvoir éphémère et que rien  ne demeure, les hommes passent mais la Guinée reste.

Pendant la période de changement de constitution, Fama et son gouvernement avaient mis en place une machine de répression contre les opposants au coup d’état constitutionnel. Le pays se déchirait entre soumission à un pouvoir autocratique et une résistance périlleuse. L’on a enregistré, des disparitions, des kidnappings, des assassinats ciblés, bref des vagues de répression, qui comme un tsunami s’abattaient sur ceux qui osaient s’opposer au « Maitre  suprême Alpha Condé ». Les morts se comptaient par dizaine, les arrestations par centaines, des intimidations par milliers sous la complicité des magistrats corrompus. Sans oublier la dilapidation des ressources qui était un principe de gouvernance au plus haut sommet de l’état.

Toute cette arrogance et insultes politiques envers le peuple se sont renversées en une fraction de secondes. La chute d’Alpha Condé est une véritable leçon de morale pour tout dirigeant, elle doit être enseignée dans les facultés de droit et sciences politiques dans les universités des pays où la dictature est érigée en système de gouvernance.

Par Sonny Camara Analyste Politique



Administrateur Général