Procès Ismaël Condé «On a décidé de bâillonner tous ceux qui tiennent un discours qui ne plaît pas » Dixit maître Traoré à la sortie de l’audience

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Après 9 mois de détention à la maison centrale de Coronthie, le premier vice maire de Matam Ismaël condé était devant la barre au Tribunal de première instance de Mafanco ce Lundi 21 Juin 2021.  Il comparaissait pour deux dossiers.

Pendant l’audience, le procureur a requis 7 ans de prison et 10 millions d’amende. Par contre, la défense a plaidé la relaxe en estimant que leur client n’a fait que tenir un discours politique.

A la sortie de l’audience, l’un des avocats de la défense maître Mohamed Traoré s’est confié à notre rédaction. Pour l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, la sévérité du réquisitoire du procureur n’est pas étonnante en ce sens qu’ils ont décidé de bâillonner tous ceux qui tiennent un discours qui ne plaît pas. 

« Il était à la barre pour deux dossiers. Le premier dossier concerne un marché que la Commune de   Matam a passé avec une PME. Dans ce dossier,  il est poursuivi notamment pour escroquerie en même temps que le Maire de la Commune. Les débats ont commencé et l’affaire a été renvoyée à la semaine prochaine pour la comparution du représentant légal de la société plaignante. Dans le second dossier, il est poursuivi pour offense, injure à l’endroit du chef de l’État et pour des infractions liées à la cybersécurité. Ces dernières infractions sont en rapport avec des publications faites sur sa page Facebook. C’est dans ce dossier que le ministère public a requis 7 ans de prison et 100 millions d’amende.

En fait dans ce genre de dossiers, rien ne m’étonne plus.  Je ne suis pas surpris par la sévérité du réquisitoire et je ne serai pas surpris par la décision qui sera rendue. On a décidé de bâillonner tous ceux qui tiennent un discours qui ne plaît pas » a déclaré maitre Mohamed Traoré avant d’ajouter

« Nous avons plaidé la relaxe en insistant sur le fait que Ismaël Condé n’a fait que tenir un discours politique dans le cadre d’un débat politique. Lorsqu’il  dit que le Président Alpha Condé ne pourrait partir que par les armes puisqu’il s’impose par les armes, il n’a fait qu’un parallèle avec ce  que le président lui-même avait déclaré en 2003. En effet, il avait dit  que c’est le déficit de démocratie, les élections  truquées qui poussaient des opposants africains à prendre les armes. Ce sont là les propos que Ismaël Condé a voulu rappeler à sa manière. Voilà l’argumentaire que nous avons développé » a-t-il conclu



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