La question posée renvoie à la HIERARCHIE PROTOCOLAIRE
Dans un nombre important de pays, la configuration du gouvernement est présentée de manière à intégrer la PRÉÉMINENCE (ou la HIERARCHIE) PROTOCOLAIRE des différents départements ministériels. L’intégration de cette considération symbolique de prééminence protocolaire mène à la configuration des départements suivant l’ordre d’importance, à l’aune des priorités du Président et/ou du Chef de Gouvernement.
MINISTRE D’ETAT
MINISTRE
MINISTRE DÉLÉGUÉ
SECRÉTAIRE D’ÉTAT (Sous réserve de la conception américaine).
Ainsi, s’il y a un poste de PREMIER MINISTRE, (chef du Gouvernement), juste après celui-ci, le MINISTRE D’ETAT représente un ministre dont l’importance vient du fait qu’il dirige soit un département stratégique eu égard à la dimension prioritaire des axes de la politique de la nation définie par le chef de l’Etat, soit de l’immensité du département (en termes de démembrements) qu’il a la responsabilité de diriger (aspect politique du titre). Il s’agit ainsi des situations dans lesquelles le chef de l’Etat et celui du Gouvernement, entendant constituer un gouvernement restreint, joignent des départements jusque-là disjoints. Cette importance peut également venir du positionnement stratégique du ministre dans le système politique (un très grand intellectuel, un important opposant acceptant d’être ministre) (Aspect honorifique du titre de Ministre d’Etat).
LE MINISTRE
Après donc le Ministre d’Etat vient le Ministre qui est le responsable d’un ensemble de services de l’État qui prépare et met en œuvre la politique du gouvernement dans un secteur précis. Il est, en conséquence, dans la hiérarchie protocolaire, moins important que le Ministre d’Etat et plus important que le Ministre délégué.
LE MINISTRE DÉLÉGUÉ
Sous l’autorité d’un ministre, d’un ministre d’Etat, du Premier ministre ou du Président de la République, le MINISTRE DELEGUÉ met en œuvre la politique du Gouvernement dans un secteur d’activité donné. Le ministre délégué est ainsi, dans la hiérarchie protocolaire, inférieur au Ministre d’Etat et au Ministre et supérieur au secrétariat d’Etat.
SECRÉTARIAT GÉNÉRAL
Un secrétaire d’État est un membre du gouvernement au dernier échelon de la hiérarchie ministérielle. Les secrétaires d’État sont souvent placés sous la tutelle d’un ministre ou d’un Premier ministre. Ce poste de secrétaire d’Etat constitue ainsi la fonction la moins élevée d’une structure gouvernementale, au sens large. D’ailleurs, au sens strict, sous réserve de la conception américaine de ce poste, lorsque le gouvernement est en Conseil des ministres, les Secrétaires d’Etat ne siègent pas, sauf lorsqu’ils sont expressément invités.
SITUATION DANS LAQUELLE LE DECRET DE FORMATION DU GOUVERNEMENT NE DISTINGUE PAS EXPRESSÉMENT LES STATUTS POLITIQUES ET HONORIFIQUES DES MINISTRES
Il peut arriver qu’un décret ne mentionne pas expressément ces différences entre ministre d’Etat, ministre, ministre délégué. Dans ces conditions, le poids politique des ministres s’apprécie, dans beaucoup de pays, à travers :
a) LE RANG DANS L’ORDRE DES NOMINATIONS… On appréciera ainsi la prééminence suivant l’ordre décroissant de la nomination des ministres sur le décret, c’est-à-dire du plus important au moins, au plan protocolaire.
b) LA DISPOSITION DES PLACES DE CHAQUE MINISTRE, AU REGARD DE CELLE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ET DU PREMIER MINISTRE. Sur cet aspect, au Conseil des ministres, les ministres les plus importants (au plan de la hiérarchie protocolaire) s’assoient par ordre décroissant auprès du Président de la République. Il en va de même des cérémonies officielles.
NB. On reviendra sur le paradoxe entre l’EXTENSION MATERIELLE DU MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE L’ELEVAGE ET LA REDUCTION INCONSEQUENTE DE SON POIDS SYMBOLIQUE DU POINT DE VUE DE CETTE HIERARCHIE PROTOCOLAIRE.
Jean Paul KOTEMBEDOUNO