Kaloum : L’école faite pour des filles non scolarisées à l’abandon

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Pour aider les personnes qui n’ont pas été à l’école à lire, à écrire et à compter, Mme Simit, épouse de l’Ambassadeur Simit avait créé une école à kaloum en 1996 à travers son ONG, Anges Gardiens et Angéliques (AGA). Aujourd’hui par manque de soutien, cette initiative est entrain de mourir à petit feu.

Dans un entretien accordé ce mardi 12 janvier 2021 à notre rédaction, l’animateur principal parle de l’importance et les difficultés de cette école.  

D’abord, Demba Camara, formateur de cette école explique le rôle de cette structure. « Notre rôle, c’est de récupérer les filles du quartier, les jeunes dames qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, ou qui ont abandonné très tôt l’école. Nous leur apprenons à lire, à  écrire  et à  compter ».

Selon lui, cette école a été créée en 1996 par Mme Simit, épouse de l’Ambassadeur Simit à l’époque. « C’est cette dame qui partait au marché pour faire ses achats, arrivée là-bas, il y avait des garçons qui se précipitaient prendre son sac pour l’accompagner à faire ses achats. Elle leur a demandé pourquoi ils font cette pratique ?  Les garçons ont répondu qu’ils n’ont pas de travail et qu’ils n’ont pas été à l’école.  Un jour, elle est venue vers eux en leur proposant s’ils veulent aller à l’école, c’est ainsi qu’elle a eu l’initiative de créer cette école ».  

Poursuivant, Demba Camara a évoqué des difficultés. « Nous sommes confrontés à d’énormes difficultés. Il n’est pas du tout facile d’enseigner à quelqu’un à l’âge de 25 à 30 ans à lire et à écrire. Mais avec le temps et le courage nous arrivons à réussir le combat ».

Concernant l’effectif, Demba Camara précise. «Avant la crise du coronavirus, on avait plus de 50 élèves. Mais actuellement, les gens viennent à compte goutte.  Depuis la création de cette école, on a formé près de 1000 apprenants. Chaque année,  on a plus de 50 élèves à former. On a trois cycles, le niveau zéro, ceux qui n’ont jamais été à l’école, niveau A, ceux qui ont fait un an avec nous et niveau B, ceux qui ont poussé un peu à l’école. En principe, on ne paie pas l’école, mais comme la Dame qui nous soutenait est partie,  et on ne peut pas abandonner l’école. Donc, on est obligé de réclamer quelque chose comme transport, parce qu’on ne peut pas venir chaque jour avec la conjoncture.  Avant, c’était 3 000 gnf par mois, mais avec la conjoncture, on leur demande de payer 30 000 gnf parce qu’actuellement on paye le local ».

Pour finir, il a lancé un appel aux autorités et aux personnes de bonne volonté. « Nous demandons aux autorités de nous trouver un local et de nous prendre en charge, parce que, ce que nous faisons est très important pour la Nation », lance-t-il.

A préciser que l’école se trouve actuellement dans un couloir de la grande salle de la brousse de travail.

Aboubacar M’mah Camara  



Journaliste - Conakry -Guinée Tel : 224 669 49 32 51