Conditions de détentions inhumaines dans les prisons en Guinée « Au moins 109 personnes mortes en détention, »

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La prison est un « établissement clos, aménagé pour recevoir des condamnés ou des prévenus en instance de jugement », autrement dit, comme le souligne BOUAGGA, elle est un instrument de sanction par le temps. Donc le lieu où l’on purge une peine. Cette privation de liberté est souvent fonction de l’infraction commise. Mais En Guinée, depuis plusieurs années, les prisons sont devenues un instrument politique de répression. Le pouvoir actuel se sert de cet instrument pour réprimer et anéantir ses adversaires politiques. Et depuis, plusieurs détenus sont décédés en prison. La dernière en date est le décès de Roger Bamba, un décès qui a ému tout le pays.

 « En Guinée, les prisons sont surpeuplées et les conditions de détention sont inhumaines », a déclaré à la BBC Kine-Fatim Diop de l’ONG des Droits de l’Homme.

Selon l’administration pénitentiaire, citée par Amnesty, on compte en octobre 2019 quelque 4 375 personnes (2 370 en détention provisoire) détenues en octobre 2019 dans 33 prisons à travers le pays, la capacité d’accueil totale étant de seulement 2 552 places.

Il y a 1 468 personnes détenues à la prison centrale de Conakry dont 1 001 sont en détention provisoire alors que cette prison a seulement une capacité totale de 500 prisonniers.

Par ailleurs, selon le rapport de la commission pénitentiaire du Ministère de la justice, élaboré en Novembre 2015, la surpopulation carcérale  dans notre pays s’élève à 400% avec 65% de prévenus à la maison centrale de Conakry. Selon le même rapport, les maisons centrales de Conakry et Labé sont les plus affectées par ce phénomène. Cette surpopulation a de graves conséquences comme le désœuvrement des détenus, le non-respect de l’encellulement individuel des détenus mais aussi de la violence en Prison.

L’ONG qui surveille les conditions de détention dans les prisons du pays, confie que les autorités guinéennes n’ont pas été en mesure de transmettre des statistiques exhaustives sur le nombre de morts en détention depuis 2015.

« Une estimation prudente établirait à au moins 109 personnes le nombre de personnes mortes en détention entre 2015 et octobre 2019, bien que les chiffres réels soient probablement plus élevés »,

Selon les autorités pénitentiaires, la plupart des décès en détention sont dus au béribéri (une maladie causée par le déficit d’une vitamine) et à des maladies infectieuses. Plusieurs détenus sont également morts des suites de malnutrition aiguë ou d’actes de violence.

Ces faits sont révélateurs d’un système carcéral en lambeau et qui doit être reformé pour le bien-être des populations carcérales



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