Les « citoyens», les seuls vrais, les patriotards, qui viennent prêcher la vertu et la morale sur mon mur, qui usent des termes doucereux, je vous dis que vous êtes des hypocrites, des fourbes. Oui, vous êtes des serfs, des courtisans. Qu’attendez-vous pour donner des preuves d’amour à ce pays qui est pour vous le plus heureux au monde ? Vos prêchi-prêcha et vos discours moralisateurs me saoulent.
Vous taisez sa misère, vous passez sous silence les trahisons qui lui sont faites, vous vous accommodez de ceux qui sucent son sang et détruisent les valeurs qui libèrent l’homme dont le travail, la justice. Pouvez-vous prêchez la morale et la vertu ? Diantre ! L’honneur même a foutu le camp !
C’est quoi être un citoyen dans un pays qui fait des serfs, des mendiants, des courtisans, des esclaves, des survivants ? Un pays où un homme peut trahir son serment devant Dieu et les hommes et où l’on attend qu’il tienne un autre serment qu’il reniera sans nul doute ?
C’est quoi être un citoyen dans un pays où il faut choisir la servitude pour accéder à tous les honneurs ? C’est quoi être un citoyen dans un pays qui détruit le travail et la dignité ? Que peut donner un citoyen vrai à son pays ? Le travail dont il s’est le moins maladroitement acquitté. Et, si le travail ne sert plus à rien. Et, s’il suffit d’être un courtisan ? C’est cela la merde !
C’est quoi un pays qui n’ose pas se comparer aux autres nés après lui ? Un pays de merde !
Ce pays marche sur la tête. Le dire est lui faire le plus grand bien qui soit. C’est un pays de merde ! Un pays de merde ! Un pays de merde !
L’activiste Ibrahima Sanoh