Pour élire un Président de la République sommes-nous obligés d’être la risée du monde? (Par Kémoko Kamara)

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Depuis 1991, nous sommes incapables d’organiser de paisibles élections. Chaque échéance est source de violences chez nous, alors que nous avons déjà parcouru un long et pénible chemin pour la démocratisation. Rares sont les peuples sur le continent, qui ont tant sacrifié pour l’idéal démocratique comme nous. Cette jeune démocratie en construction est le résultat de notre combat. Il nous revient donc de l’entretenir, mais aussi de l’améliorer. Le RPG d’Alpha Condé, pour avoir payé la lourde tribu de cette lutte, doit assurer sa part de caution morale et de garant de cette démocratie. Tout comme l’UFDG et l’UFR, qui ont aussi mené leur part de combat, et continuent de le faire. Il est donc incohérent que le RPG et l’UFDG nous offrent ce honteux théâtre de Labé, de Dalaba et de Kankan. Avec de telles attitudes, quelle image voulons-nous renvoyer aux autres? Au moment où le Ghana, l’Ethiopie… émergent, nous nous en sommes encore là comme en 91, en 1993, 98, 2010 à nous entre-déchirer comme des primitifs, à chaque fois qu’il s’agisse d’élections. N’allons-nous jamais en ressortir? Tous ces morts ne nous ont rien appris? N’allons-nous jamais privilégier l’intérêt et l’image de notre pays?

Moi j’accuse L’Etat, qui reste le premier responsable de ce qui s’est passé à Labé, Dalaba, Kankan. Mais j’indexe l’UFDG aussi. Pour avoir érigé la violence politique comme mode de conquête du pouvoir, elle doit assurer sa part de responsabilité dans cette déferlante de violences. Surtout à Labé et à Dalaba. Ce n’est pas de l’équilibrisme, nous devons simplement situer les responsabilités pour que chacun calme sa base. Sinon quoi de plus normal que le RPG et l’UFDG s’affrontent sur le terrain politique? Mais que cela se transporte sur le terrain communautaire, est condamnable. Que les forces de sécurité ne soient pas suffisamment mobilisées et qu’aucune enquête ne soit diligentée, ça apparaît comme planifié par les autorités locales. Il faut que cela cesse. Les préfets doivent s’expliquer aujourd’hui ou demain.

Satisfait du retour au calme!

Kemoko kamara



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