Dans le monde politique d’aujourd’hui, l’image joue un rôle important, en ce sens qu’elle permet à l’homme politique d’influencer son opinion. C’est pourquoi, il est important de la maîtriser et de l’utiliser à son propre avantage. Rien ne doit être laissé au hasard. Du discours à l’habillement en passant par la posture ou encore le look sont devenus des composantes déterminantes pour le pouvoir politique.
Mais dans cette course à la montre, l’élément primordial est la manière dont on gère la chose publique. La transparence avec laquelle le denier public est géré est essentielle pour se faire une place au soleil en politique. C’est la meilleure image que l’on peut avoir, c’est aussi une manière de retourner l’ascenseur au peuple.
Mais dans cette quête, force est de reconnaitre que le premier Ministre et son cabinet sont passés complètement à côté. L’image de Kassory a pris un sérieux coup avec la tentative de détournement des fonds sur les « cadavres des guinéens ». Le « Covid-19 business » n’a pas fonctionné et pire encore, cela a créé une autre crise au sommet de l’état. Une crise caractérisée par l’amateurisme et l’indiscipline gouvernementale.
Pourtant, il est important de savoir que dans notre système indirect, le pouvoir est confié à des représentants. Ils l’exercent donc par délégation. Ce qui caractérise le fondement du système représentatif. Ainsi, pour que ce système fonctionne mieux, il faut une confiance réciproque entre les élus et les électeurs. C’est pourquoi la morale, la justice dans toute sa dimension, la transparence et l’honnêteté doivent être l’épine dorsale du fonctionnement du pouvoir exécutif. Ce manquement conduit à une méfiance totale des gouvernés envers les gouvernants et provoque l’affaissement du pacte social ou du contrat social. Le « covid-19 business » a sérieusement écorné l’image de Kassory en particulier et de notre gouvernement en général.
Que doit faire Kassory pour s’en sortir ?
La seule ligne de conduite serait de jouer à la carte de la transparence et du professionnalisme. C’est pourquoi il ne servira à rien de donner de l’argent à certains médias ou à des communicants pour faire taire l’affaire. L’année 1999 est différente de 2020.
Kassory et son équipe doivent répondre à toutes ces questions. Est-il possible que la Primature ne se rende pas compte des chiffres erronés remontés par un ministère qu’elle gère ? Pourquoi son cabinet n’a pas pris le temps pour vérifier toutes les données ? Comment les dossiers confidentiels ont fuité ? Comment expliquer une différence énorme entre les montants de la banque Mondiale et ceux donnés par la Guinée ? Pourquoi Mamakany a directement envoyé ses remarques à la présidence ? Quelles sont les dispositions prises par le gouvernement pour corriger toute cette honte au sommet de l’état ?
En répondant de façon transparente à toutes ces questions, le premier rendra un grand service au peuple, et peut être que les choses évolueront.
Le peuple est conscient des difficultés auxquelles font face tous les pays du monde avec cette crise sanitaire, mais il serait inconcevable de profiter de la situation pour sucer un peuple déjà à l’agonie. Les guinéens méritent mieux, les guinéens ont droit à un retour de l’ascenseur. Bref, les guinéens ont droit à des explications. Et il serait temps pour Kassory de se comporter en vrai chef d’équipe, en vrai capitaine de bord
Car, Pour ne pas dévoyé l’exercice du pouvoir politique en situation de crise sanitaire aussi grave, l’honnêteté, la transparence et le professionnalisme semblent nécessaires.