La mort est un voyage sans retour, il est le dénominateur commun de la vie. Depuis l’annonce du décès de l’ancien Président de la CENI ce vendredi 17 Avril 2020, la toile s’enflamme et les divisions sociales se font sentir.
Cette division démontre la fracture d’une société en « perte de vitesse ». Si certains pleurent la mort de leur collègue, de leur parent ou de leur ami, d’autres se réjouissent et applaudissent la mort de maître Kébé.
Pour certains, maître Salif Kébé était l’architecte de la fraude électorale, donc inutile de pleurer sa mort, tandis que d’autres le considèrent comme un serviteur fidèle du Président donc de la nation.
Il ne s’agit pas ici de donner raison aux uns et du tort aux autres, mais de mesurer la déshumanisation d’une société meurtrie par l’injustice sociale et des frustrations récurrentes
Pour l’ancien bâtonnier de l’ordre national des avocats, la mort du président de la CENI et les commentaires qui ont suivis, mettent en relief l’autre visage de la société guinéenne : Une société fracturée et déshumanisée.
Sur sa page, il a décrit en quelques lignes les maux dont souffre la Guinée
« Si les autorités guinéennes ne prennent pas conscience de la fracture qu’elles ont créée au sein de notre société et les dispositions nécessaires pour y remédier, celle-ci court inévitablement à sa perte.
L’accumulation de frustrations et d’injustices a fini par avoir raison de la cohésion sociale et entraine une déshumanisation du Guinéen. Le moindre événement, heureux ou malheureux, devient l’occasion de donner libre cours à l’expression de la rancœur confinée en chacun. Les antagonismes les plus profonds sont étalés publiquement et sans réserve. Il n’y a que par une volonté politique affirmée que cette situation peut être combattue.
Et pour exprimer cette volonté, la Guinée doit s’engager nécessairement dans un processus » vérité- justice- réparation- réconciliation ». Il faudra aussi engager une lutte sans merci contre l’impunité. » a-t-il écrit
Paix à l’âme de maître Salif Kébé
