« Nul n’ignore la valeur du référendum en tant que mode d’expression du peuple. Mais encore faut-il qu’il traduise la véritable expression populaire. »
En déclarant à Fria » Qu’ils le veuillent ou pas, nous adopterons la nouvelle constitution » au lieu de dire « …nous soumettrons le projet de constitution au référendum, libre au peuple de l’adopter ou de la rejeter », le Président de la République n’a en réalité fait que conforter dans leur position les citoyens qui rejettent le principe même du référendum constitutionnel. C’est clair que celui-ci n’a en fait d’autre finalité que le contournement du principe cardinal de l’alternance démocratique par l’obtention d’un 3ème voire d’un énième mandat.
Cela a été dit et redit. Pour arriver à cette fin, le Pouvoir n’organisera jamais un quelconque référendum si ce n’est pas pour gagner en usant, si nécessaire, de tous les moyens. Qui est fou? Pourrait-on dire. C’est la démocratie à l’africaine. En cas de contestation, la police, la gendarmerie et même l’armée sont là pour la répression. Le Président de la République a dit de façon claire et nette que partout où l’on n’a voulu changer de constitution, il y a eu des morts mais on a changé la constitution. C’est peut-être le motif de la militarisation de la région la plus engagée dans la contestation du projet de changement de constitution, le Fouta.
Les récents événements survenus dans certaines préfectures de la Moyenne-Guinée caractérisés par la destruction d’édifices publics n’ont été qu’un prétexte pour y envoyer l’armée, sinon la police et la gendarmerie qui étaient déjà mobilisées auraient pu contenir les violences ou risques de violences. Mais il faut mâter et encore mâter jusqu’à ce que les citoyens renoncent à toute contestation. Dans ces conditions, il est peu probable que les militaires se retirent de cette zone avant la fin du processus qui est déclenché. Ceux qui se demandent ce que l’Armée vient faire dans une opération de maintien ou de rétablissement de l’ordre peuvent continuer à se poser cette question.
Nul n’ignore la valeur du référendum en tant que mode d’expression du peuple. Mais encore faut-il qu’il traduise la véritable expression populaire. Malheureusement, cela n’est pas garanti. Lorsqu’on tient des discours du genre
» Un démocrate ne doit pas avoir peur des élections ou d’un référendum… « , Il faut bien se demander de quelle démocratie il est question.