A quand la publication des différents audits sur les malversations financières en Guinée ? S’interroge maître Traoré

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Depuis 2010, on continue à accuser certains opposants d’avoir contribué au retard économique de la Guinée à travers leur mauvaise gestion des ressources du pays, les malversations, l’enrichissement personnel etc. L’une des taches primordiales du nouveau aurait dû être la publication des résultats des audits qui, semble-t-il, avaient été réalisés ou étaient en cours de résiliation. Le Chef de l’État n’a jamais cessé de menacer de publier les résultats de ces audits afin que les Guinéens sachent  » qui est qui ? Qui a fait quoi ? » pour reprendre son expression.

Neuf ans après, on attend toujours et on ne sait toujours pas qui est qui et qui a fait quoi, en dehors des accusations lancées contre tel ou tel acteur politique pour des raisons parfois politiques. En tout cas, il n’existe aucun dossier susceptible de servir de base à d’éventuelles poursuites judiciaires contre ces hommes politiques. La question se pose d’ailleurs de savoir si la volonté de poursuivre les prétendus auteurs de détournements de deniers publics et autres délits économiques a réellement existé, du moins en ce qui concerne les dignitaires du régime Conté. Comment de telles poursuites pouvaient-elles d’ailleurs être engagées du moment où ces dignitaires sont présents des deux côtés de l’échiquier politique, à moins de pratiquer une justice sélective.

C’est pourquoi ce discours sur la gestion de ces hommes politiques n’a plus aucun sens aujourd’hui. Les hommes politiques visés par les allégations d’infractions économiques sont devenus plus populaires encore au sein d’une partie de la population et de leur électorat. Ils parviennent à engranger des résultats électoraux substantiels que toute autre opposition en Afrique pourrait leur envier. C’est dire que le discours relatif à leur supposé passé de « fossoyeurs » de l’économie guinéenne ne passe pas. Il est peut-être temps de l’abandonner en trouvant d’autres arguments plus convaincants.

Tous ceux qui ont occupé de hautes fonctions politiques ou administratives sous le règne du Général Conté doivent être traités sur le même pied d’égalité quant à leur gestion des affaires dont ils avaient la charge. Aucune décision de justice n’incrimine les uns et blanchit les autres. On ne peut pas dire que les uns ont les « mains sales » et les autres « les mains propres » selon leur positionnement politique actuel.



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