Dans un audio de 5 minutes publié sur sa page Facebook, l’interprète de « Tanti » et « bête de toi » adresse une lettre à son homonyme président Alpha Condé dans laquelle il dresse l’état chaotique dans lequel vit le peuple de Guinée. Dans cet audio, Djani Alfa invite le président à regarder autour de lui pour comprendre ce qui se passe dans le « bled », et le conseil de s’éloigner des gens qui parlent du troisième mandat. Pour ce jeune artiste Alpha Condé doit rentrer dans l’histoire en passant la main en 2020.
Les mots sont durs mais mettent en relief le quotidien du guinéen.
« Salut n’töma j’espère que tu vas bien, j’espère que tu es heureux, j’espère que tu dors et que tu manges à ta faim. J’espère que chez toi Kaléta ne fait pas de va-et-vient. J’espère que l’eau du robinet vient de la SEG ».
« n’töma en regardant autour de moi, je vois la colère qui monte, je vois une jeunesse qui chôme ….. Car le peuple a faim, il est malade jusqu’aux os »
Il continue son discours très engagé en ces mots « Excuse-moi de te dire ça, mais il le fallait. 2019-2020, ça va être salé. Les vautours autour de toi ont commencé à parler d’un éventuel troisième mandat. Il paraît que tu veux t’installer. Entre nous, je te le dis, j’espère que ce n’est pas vrai, que ce sont juste des on-dit. J’espère que tu es déjà prêt à passer la main, à marquer l’histoire de ton empreinte, à être le père de la démocratie au vrai sens du terme. Le peuple se plaint. Il dit que tu es injuste avec ton bâton et ton partage du foin. Je lui parle de ton parcours, de tes 40 ans de mains propres. Il dit que celui qui n’est pas aux affaires ne peut pas se vanter d’être intègre. Je lui parle de ta lutte contre la corruption, ils me parle de tes décrets de Kassory et de sa nomination. Je lui dis que tu es juste, tu n’aimes pas la démagogie, il me parle de Makanera, Domani. Alors j’essaie de noyer le poisson en parlant de tes exploits. Quand je parle des hôtels, ils disent ce n’est pas ça qu’on mange. Quand je parle de Souapiti, ils disent ce n’est pas ça qu’on mange ».
Dans cet audio, le refrain qui revient souvent est : « ce n’est pas ce qu’on mange…… le peuple a faim » ce qui signifie que le panier de la ménagère n’est pas prise en compte dans la mise en place des politiques publiques gouvernementales. Ce qui est une faute lourde pour un gouvernement d’un pays dont plus moitié vit en dessous du seuil de pauvreté.
Comme Woumpack, Takana Zione ou encore Elie Kamano, ces artistes prennent leur rôle de porte-parole pour adresser de sages conseils au président de la république pour le bonheur de son peuple. Espérons que ces conseils porteront leurs fruits
