Depuis un certain moment, le débat autour d’un éventuel troisième mandat fait la une de l’actualité dans la cité. Malgré tout, le principal concerné reste muet sur le sujet. Laissant ainsi un boulevard de spéculations. Pour le jeune politicien Dramane Diawara, la question du troisième mandat est un faux débat.
A ce stade où nous sommes, mon inquiétude est qu’on ne fasse pas remplacer un borgne par un aveugle. Les prétendants au trône ne me rassurent pas; personne ne propose une véritable réforme institutionnelle en Guinée. Ils sont les derniers à pouvoir donner des leçons de limitation de mandat ; cela pour trois raisons :
1- ils sont leaders à vie à la tête de leurs partis politiques où ils sont incontestés et incontestables ;
2- leur omerta autour de leurs députés en situation d’illégitimité qui siègent encore ;
3- leur manque de conscience nationale et d’intégrité. Ils manipulent leurs communautés (contribuant à effriter la Nation en devenir) et l’exécutif alimente leurs comptes bancaires en dépit du fait qu’ils se réclament de l’opposition notoire (payer pour s’opposer) .
Ce n’est pas un problème de 3ème mandat ; c’est une question de course frénétique vers le pouvoir absolu et le gain possible : « la politique du ventre ».
Ils ne s’entendront jamais sur celui qui devra être le candidat unique avec un programme national commun bien défini. Pourquoi ?
Parce que les motivations de leur engagement politique sont égoïstes.
En 1958, la question ne s’est pas posée de savoir qui pouvait diriger la Guinée vers une indépendance immédiate. Tout se passa automatiquement car les motivations étaient nobles. Le leader naturel s’est affirmé par un processus de » domination charismatique » (Weber) entrainant un acquiescement quasi unanime de la classe politique d’alors.
En attendant la fin du mandat présidentiel, l’incertitude plane encore malgré que les balises de la constitution interdisent à tout guinéen de briguer un troisième mandat.
