Dans ce papier nous nous efforçons de ne pas céder à la critique facile que permettent souvent le foot et la politique. Alors que sur le terrain de la pratique rares s’y bousculent. Notre désir de nous prononcer sur ce sujet est né de notre constante observation de l’actualité sur le foot de façon générale et de l’attention particulière que nous portons sur le développement de cette activité dans notre pays.
En effet aujourd’hui, de la Feguifoot, en passant par le Syli, aux différents clubs du pays, on note du progrès si on s’en tient à ses marqueurs, aux résultats.
Notamment l’actuelle 1ere place du Syli dans son groupe (Poule H) pour les éliminatoires de la CAN 2019, la qualification des cadets dans leur catégorie pour les phases finales en Tanzanie 2019 ou encore le très récent parcours honorable et historique du Horoyah Athletic Club en Champions league de la Confédération Africaine de Football (CAF)…..
Cependant, au-delà de ces résultats flatteurs, il y a des interrogations, des zones d’ombre. Un manque de lisibilité totale sur les attentes.
Si nous estimons que le but prépondérant est le développement horizontal de ce sport dans notre pays, force est de constater qu’il y a un imbroglio total entre l’atteinte de cet objectif et la volonté de faire un résultat à court terme par les hommes qui conduisent ce projet.
Ainsi on note que Monsieur Souaré, la figure de proue de cette équipe d’hommes et de femmes chargés de mener cet ambitieux projet qui conduira à l’organisation de la CAN en 2023 dans notre pays , cristallise tout à son niveau . Il est à la fois Président du comité d’organisation de la Can 2023 en Guinée, président de la Feguifoot , président du Horoyah football club, président sortant de la Ligue professionnelle de football, PDG de la société des paris sportifs(sponsor du championnat local).
Certes il est dynamique et aide au rayonnement du foot dans notre pays. Mais il est anormal qu’il absorbe à lui seul tout ce qui ramène au foot dans notre pays. D’autant plus que son équipe (même si on tente de faire croire qu’il n’est plus là) est partie prenante des compétitions nationales que les institutions dans lesquelles il garde une certaine influence organisent.
Aujourd’hui ce n’est un secret pour personne que le Horoyah rafle tout en Guinée depuis des années. Et surtout joue ses matchs parfois quand ses adversaires directs ont fini les leurs. Il garde une certaine influence sur les arbitres. Ça fausse la compétition !
Par ailleurs, il est déplorable que la politique sportive qui consiste à professionnaliser le championnat national n’offre pas l’opportunité de mettre en place une sélection locale capable d’offrir une certaine base au Syli A. Le Club phare du championnat ( Horoyah ) a tué toute la concurrence et récupère tous les bons joueurs des autres clubs en leur offrant de bons contrats pour finalement freiner leur progression . Ils s’entassent là et ne jouent pas souvent. Et cela est un handicap pour notre football à la base.
Que voulons-nous vraiment ?
Si parmi ceux que nous appelons pompeusement » les professionnels » ( puis-qu’évoluant en dehors du pays ), il n’ y a que 2 ou 3 actuellement qui ont le niveau international, normalement le Horoyah à travers sa campagne africaine, avec plus de joueurs guinéens, devrait permettre d’avoir une ossature prête et, à laquelle s’ajouteront quelques 4 à 5 expatriés en vue de mieux représenter notre pays dans les joutes internationales.
Aussi il faut noter que jusque-là, nous ne savons pas, quelle est la sélection jeune sur laquelle on mise et prépare dans les 5 ans à venir pour dignement représenter notre pays chez nous quand toute l’Afrique y sera conviée.
C’est peut être mettre la barre des ambitions très haute de notre côté, tant il est difficile au vu de la situation, que celui qui préside à l’organisation d’une telle cérémonie pense à ce qu’il se fera dans 5 ans quand il doit faire face chaque jour à ses business, chaque weekend aux compétitions de son club, chaque mois aux préparatifs du match de la sélection nationale. Sans parler d’autres occupations possibles.
Il est donc plus qu’impératif de réfléchir sur la réorganisation de notre football. Il y a trop d’improvisations, d’amateurismes en dépit de quelques résultats satisfaisants.
Nous avons estimé que la volonté à elle seule ne suffit pas. Il faut à des moments, des compétences nécessaires. À cet effet, il est inconcevable qu’on parle du foot et de l’organisation de la CAN en Guinée sans impliquer de façon concrète des garçons comme Aboubacar Titi Camara, Dian Bobo Baldé, Kaba Diawara, Abdoul Karim Bangoura …pour ne citer que ceux-là. Réorganiser le foot dans notre pays, c’est donner un grand espoir à la jeunesse.