Quelle est l’origine de l’épidémie de propos tribalistes, religieux des uns et les insultes systématiques et répétées des autres ?
« La forme sociale et politique dans laquelle un peuple peut entrer et rester, n’est pas livrée à son arbitraire, mais déterminée par son caractère, et son passé » Hippolyte TAINE « L’Ancien régime »
Les Guinéens, ont toujours vécu dans des structures tribales, des royaumes, des chefferies, et avec des croyances animiste, islamique, et chrétienne. Soudain, on leur dicta la REPUBLIQUE. Donc, une « forme sociale et politique » livrée en colis emballé arbitrairement.
La République est-elle adaptée à notre histoire, à notre caractère, et à notre tempérament ?
Ainsi, sans comprendre ce qu’une république, et comment elle se construit exactement, les Guinéens se sont mis à des exercices d’auto-persuasion pour devenir républicains.
Chers compatriotes,
On ne devient pas républicain spontanément, il n’y a pas de génération spontanée de républicains.
Les républicains, ça se crée dans un long et très douloureux processus, et ça coute excessivement cher : ça coute du sang, des massacres, des abominations, le démantèlement de pans entiers de notre histoire, des dénigrements de certains aspects de nos cultures, traditions, et croyances.
Les républicains, ça se fabrique à la chaine comme dans une usine de production de bonbons ou de chocolats, il faut donc actionner le mécanisme qui permet la sortie de ces bonbons et chocolats.
La république française est le résultat final d’une lutte à mort entre deux camps : Les francs-maçons, les athées, et les monarchistes, les catholiques.
Vous pensez que c’est par le biais d’un décret, ou de l’auto-persuasion que les Français sont sortis de leurs églises et cathédrales pour laisser la place aux touristes ?
Vous pensez que c’est par décret et l’auto-persuasion que Noel est devenue la fête anniversaire des supermarchés et non plus de Jésus ?
Vous pensez que c’est par décret et l’auto-persuasion qu’il est devenu honteux, ringard de revendiquer sa catholicité en France, mais stylé de se dire Athée ?
Vous pensez que c’est par décret et l’auto-persuasion que la France a accouché une Eglise qui tolère toutes les modernités intrinsèquement contraires à ses dogmes ?
La république est l’aboutissement d’une idée fécondée, accouchée, propagée, et défendue avec tous les moyens possibles par un groupe donné.
Vos indignations, vos insultes répétées, vos caricatures, ne mettront pas à jour un seul neurone de nos compatriotes, à fortiori l’ensemble des logiciels et applications installés dans leurs têtes depuis des siècles.
En France, les deux camps se taillèrent à la machette jusqu’à ce que le camp républicain comprenne l’intérêt de l’école, la façon d’écrire l’histoire, la propagande, et le formatage des cerveaux.
Faisons parler ces Français qui ont conçu et consacré leur vie pour le triomphe de la république.
« On ne peut fonder la République qu’en renouvelant l’état mental de la France, ce n’est pas avec des cerveaux monarchiques qu’on fondera la république, c’est avec des cerveaux républicains » Eugene Spuller, ministre de l’instruction publique en 1887.
Si vous voulez une république, vous devez au préalable, laver à l’acide sulfurique, les cerveaux de vos compatriotes. Un cerveau d’australopithèque ou encore stationnaire à l’ère néolithique, ou encore wahhabite, ou tribaliste, ne peut pas se concevoir en républicain sans une réinitialisation, une mise à jour.
Si vous voulez des républicains, commencez d’abord par lire, comprendre ce qu’une république, ensuite, allez rencontrer nos compatriotes pour les sensibiliser, leur expliquer le nouveau pacte qui nous lie, pourquoi nous devons mettre plus en exergue certaines valeurs que d’autres, pourquoi chaque communauté doit laisser au vestiaire ses oripeaux(certaines valeurs, traditions et pratiques anciennes) pour porter de nouveaux habits(adopter de nouvelles valeurs au nom du vivre ensemble), pourquoi tous ensemble nous devons consentir un sacrifice.
Aussi, toujours selon nos maitres Français, la création d’une république exige des conditions
« Deux conditions sont nécessaires pour mettre à pied une république. L’une facile : lui donner une constitution républicaine, l’autre difficile : lui donner un peuple de républicains » Ferdinand BUISSON « le devoir présent de la jeunesse »
Voilà pourquoi je rigole quand certains compatriotes débarquent avec la Constitution, le code pénal, le code civil, code de la santé, le code militaire… dès qu’ils entendent des propos ethnocentristes, ou religieux. Nous avons une constitution républicaine, mais nous sommes des Australopithèques. Donc la Constitution et nos codes ne suffisent pas, ne suffiront jamais.
Quant à Jules MICHELET, grand historien, « la vie du catholicisme, c’est la mort de la république, la vie de la république, c’est la mort du catholicisme »
Ainsi, les élites françaises se sont employées à démanteler le catholicisme pour arriver au laïcisme qui est la véritable religion républicaine.
Ainsi, dès le XVIIIème siècle, Voltaire proposa à ses amis encyclopédistes de « détruire ce que les 12 faquins (allusion aux 12 apôtres) ont construit »
L’émergence du républicanisme en France est le résultat final de massacres à grande échelle, dont l’exemple le plus connu est le massacre des Vendéens, massacrés parce que royalistes et catholiques. Il fallait changer les mentalités de gré ou de force.
Plus tard, les élites ont compris le rôle de l’école dans le processus de déchristianisation, de banalisation des traditions, et le formatage d’une nouvelle génération sans Dieu, acquise à l’individualisme et à la nouvelle société de consommation.
La synthèse de tout ce que nous venons d’examiner a été donnée par un ministre Français, Vincent PEILLON, dans son livre « La révolution française n’est pas terminée », pages 17-18.
« D’où l’importance de l’école au cœur du régime républicain. C’est à elle qu’il revient de briser ce cercle, de produire cette auto-institution, d’être la matrice qui engendre en permanence des républicains pour faire la république, république préservée, république pure, république hors du temps au sein de la république réelle, l’école doit opérer ce miracle de l’engendrement par lequel, l’enfant, dépouillé de toutes ses attaches pré-républicaines, va s’élever jusqu’à devenir le citoyen, sujet autonome. C’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école, et par l’école, cette nouvelle église, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi » Il faut relire 5 fois ce passage, s’en imprégné, et réfléchir pour comprendre la teneur, comme disent les adolescents « c’est du lourd ».
Si les Guinéens envisagent de devenir républicains avec un esprit tribal, il faut savoir que le chemin sera très long et il est difficile que cela marche.
